En voiture.

Ma vie défile comme un train, dont je ne métrise ni la durée, ni la destination. Je suis transportée comme un bagage de gare en gare. Sans jamais de destination fixe. Je suis un peu partout, et jamais quelque part. Je vois à travers les vitres le soleil qui touche ma peau, mais qui n'est qu'ephémère. Le train entre toujours dans un tunnel, un tunnel sans fin, celui de la vie. Une vie triste, une vie de sotises. Mais j'ai pris goût au voyage pour penser à m'arreter maintenant. Je ne vois jamais les mêmes choses, je découvre encore et encore. Même si les passagers qui partagent mes choses, aimeraient bien que je m'arrête à leur arrêt, qu'on s'arrête ensemble, un bout de temps. Seulement, j'ai tellement peur de ne plus pouvoir rattraper le train qui continu sa marche, encore et toujours ; vers je ne sais quoi, vers je ne sais où. Et comme je ne prend aucune decisions de destinations. Je me perd, je me perderais surement quelque part dans la vie, toujours dans le même train, entre deux arrêts ; entre deux personnes, trois. Jamais de situation fixe. Pourquoi ? Et je quitte ceux qui me servent, qui ne me servent qu'accésoirement. Pour ne jamais les reprendre, les revoir ; pareil. Je suis devenu ce que j'ai toujours détesté.